Elève de sixième économique, Murielle Degrande pratique la poésie depuis plusieurs années. Déjà récompensée en 2007 dans la catégorie D, elle est à nouveau distinguée cette année dans la catégorie E (cinquième et sixième secondaires) par le jury du prix hainuyer Louis Musin.
Les jurés, sous la direction de la romancière Françoise Houdart, ont attribué à Murielle un prix spécial pour la très haute qualité d’ensemble des nombreux poèmes présentés. Un véritable recueil que l’on découvrira ci-dessous.
Je hurlais en silence
Le dédain de mes larmes.
J’ai oublié de quoi
Je vivais, peut-être
Des miroirs où je daignais te voir mourir.
J’écris pour oublier
Mon coeur blessé de mes pleurs et de mon sang.
Ma plume est-elle plus forte que mon âme?
Enlevée par la faucheuse
Tendre et cruelle,
J’irai chercher les mots
Dissimulés de sa bouche
Pour te rendre ta conscience
obstinée de doute.
Mais, combien serons-nous à nous donner la main devant le vide?
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Sombre chagrin.
Vie trouble
Amour infortune
Sentiments s’évaporent
Comme les âmes d’un sanctuaire
Ma plume bercée de son charme
Bascule au hasard
De mes nuits écorchées
D’un sombre chagrin
J’écume mes larmes
Pour m’abattre condamnée
Figée d’un ange mortel
Mystère inachevé
Diluer les nuages
Des tombeaux amers
Ma chute bouscule les morts
Comme une innocence achevée.
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Femmes égorgées, colonne infernale,
Regard sans couleurs,
Mémoires violées de larmes.
On entendit le cri qui maudit,
Les cris terrifiants des morts,
La rose sanglante de l’âme.
L’alliance vaincue de chaînes,
Propos effleurés de sang.
Flèches dérivées en plein cœur.
Dans le refrain interdit des âmes.
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Cette prison
Oublier
Cette prison
Sombre et froide
Où l’amour ne s’efface
Où je rêve d’étoiles
L’amour
d’une étoile sacrifiée
Qui ne cesse de me ronger
Et pour qui
Je finirais par devenir
Sans cœur et cruelle
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La douceur des vents
La douceur des vents
Frôle mon visage
Comme tes mains froides
La neige des montagnes
Gèle mon cœur
Comme ton regard de glace
La lave des volcans
Coule lentement
Comme le sang qui coule dans nos veines
Et l’amour que tu me portes
Me fait avancer doucement
Comme le chemin de notre rencontre
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Seule dans le vide
Je m’élance seule dans le vide
Pour ne plus entendre leurs consciences
Voir le soleil noir de la vie
Qui défile comme l’air qu’on respire
Dans la mer rouge du silence
Regarder le ciel gris des souvenirs
Boire dans le verre de la passion
Pour oublier toutes mes illusions
L’orage blanc des morts
Fait couler mon sang glacé
Poussé par la force de son cœur
Détruisant mon âme…
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Toi
Toi mon ange
Toi qui me hantes
J’aimerais être transparente
Pour me voir dans l’ombre de la mort
Toi, tu seras toujours là
Et moi qui ne serai plus là
Cette tristesse que tu auras
Mais n’oublie pas
Que je serai toujours près de toi
Promets- moi de survivre
D’être heureuse dans ta vie
Moi, je ne rêve plus
Je n’ai plus d’avenir
Mais que des souvenirs
Quand tu penseras à moi
Tu me verras auprès de toi
Et tu te demanderas pourquoi
pourquoi toute cette souffrance ?
Tu y penseras et abandonneras
Pour toi c’était un mauvais choix
Et tu m’oublieras…
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Les mots
Histoire d’amour
Lame de rasoir à la main
Moment destin
Oublier toutes ces choses éphémères
Comme son doux baiser amer.
Mon univers de glace
Je passe mes nuits dans la douleur,
ma vie est un mur de glace.
Le froid m’envahit,
coupe mon sang glacé.
Pour retrouver la chaleur
de nos moments déchirés,
mon cœur enflammé
d’amour pour elle
sombre lentement.
Seule comme un iceberg
prenant mort
au milieu de l’océan
je dérive,
pétrifiée
par le vent blanc
de sa bouche.
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La vie et la mort
la vie
La mort
L’amour me fait vivre
La haine me fait mourir
La vie me fait souffrir
La mort me fait sourire
Ton souffle sur ma peau
Tes larmes sur mes lèvres
Me font revivre
De tristesse
Et de tendresse
Mais je n’oublierai peut – être jamais
Le sourire étrange de la mort
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Rouge et noir
Malheureuse la vie
Quand on a un amour
Rouge et noir
Passion et désespoir
Je pleure son âme
Rêvant son visage
De regrets inoubliables
Rouge et noir
Seuil de la vie
Amour mortel
Amour de toute une vie
Seuil de la mort
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Si tu es… je serai.
Si tu es
La flamme qui brûle dans mon coeur,
La glace qui me coupe le sang,
Me donnant le bonheur,
De poursuivre sans tourments.
…. Je serai,
Comme plongée dans tes yeux,
Où les mâtures de la mer,
Me perdent dans le bleu,
De ton visage de verre.
Si tu es
La flèche qui me transperce l’âme,
Poussée par la force des vents,
Qui cristallise la flamme,
Et m’abandonne brusquement,
…. Je serai,
Comme tombée dans un gouffre,
Où je n’ai aucune issue,
Où seul un doux souffle,
Venant de ta bouche, me tue.
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Le regard que tu me donnes
Je pense
Au regard que tu me donnes,
Aux mots qui résonnent,
Dans ton cœur glacé,
Par les neiges envolées.
Je pense
Au regard que tu me donnes,
aux mots qui résonnent,
Pour me dire que tu ne m’aimes plus.
Je pense à toi,
Encore…
A cette passion envolée,
Par les anges des ténèbres,
Que jamais plus tu ne m’aimeras.
Je pense à toi,
En me disant,
En me disant…
Je t’aime pourtant.
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Mort d’une reine
La souffrance d’un mur rouge
Elle a peur de la douleur
Son cœur envahit mes pensées
Elle est douce comme une fleur
Un arc-en-ciel transparent
Elle prend une place dans ma vie
Importante, insensée
Instruit de son âme
Un rêve indiscret
Où l’oubli est impossible
Mort dans les ténèbres
Indéfinissables
Où la mort s’empare
D’une reine
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Je suis
J’aime la couleur de ses yeux
Comme l’océan qui tourne en rond
Mon cœur s’enflamme
Comme j’aime le feu
Son amour
Une folie
Un désir
Je suis une pyromane
Qui enflamme son cœur
Et une princesse des glaces
Qui me rend la gelée de ses yeux
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Le temps gagne toujours
Le temps passe
La vie s’écoule
Les heures sont longues
Sans la lumière d’un amour
Nous sommes des pions
Qui avancent dans l’ombre
Elle a trouvé sa conscience dans mes yeux
Elle a frôlé son âme sur mes lèvres
L’amour est un jeu
Où l’on ne peut faire d’erreurs
On vit avec des voyages
Où l’on souffre pendant des mois
Comme une rose noire
Aux épines venimeuses
Le temps nous rattrape
Comme la magie d’une fée
J’étends mes cris sur les barreaux
Où ma mort coule d’un puits
Derrière mon orgueil
La vie est un jeu d’échecs
Où le temps gagne toujours
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Par amour
Par amour j’ai donné mon cœur
Je n’ai récolté que douleur
Blessée comme un cœur arraché
Je ne peux m’empêcher de pleurer
Se sentir aimée à nouveau
La chaleur des beaux moments
Mais je n’entends plus battre mes ailes
Je n’arrive plus à trouver les mots
Un rêve devient un cauchemar
Ne plus sentir la mort m’envahir
Il faut passer à autre chose
Sans se retourner
J’aimerais ne plus souffrir
Ne pas laisser passer ma chance
Mais mon cœur n’a plus de résistance
Pour de nouvelles expériences
Je voudrais sécher mes larmes
Effacer les mauvais souvenirs
Alors je serais comme un ange
La gardienne de son cœur
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Magie de l’inconscience
Magie de l’inconscience
Où la rupture nous ment
Brouillon d’une vie
Où il t’arrive de me tendre la main
Pour doucement m’achever
Ton charme
Au clair de lune
Découvre mes larmes
Je prie sans espoir
Pour qu’un jour mon âme ne se lasse
Je briserai les miroirs
Où je daignais te voir mourir
Dulcinée
Viens dans mes yeux, mon cœur
Admire ce lagon bleu, cet arc-en-ciel
Cherche l’anémone sublime
Et de tes yeux bleus effleure
Le premier rêve qui passe
Fais flotter ton amour
Avec les dérives, dans une douce valse
Et de tes mains étoilées , Dulcinée
Eblouis mon âme qui hurle en silence
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Je me rappelle
Je me rappelle l’été
Où tu as fleuri mon cœur
Pendant deux ans j’ai entendu tes pleurs
Préparant la fin
En cette journée d’hiver
Tu as gelé les fleurs de mon cœur
J’essaie de te réveiller
Pour te décrocher du ciel impur
Cela ressemble à du suicide
Avec juste un poème en guise d’adieu
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Mes erreurs
J’essaie d’ouvrir les yeux
Et de voir les choses en face
Mais la lumière noire m’éblouit
Je ne me souviens plus
Comment on s’est aimé
J’ai fait tant d’erreurs
Je veux juste hurler
Au monde entier
Que je regrette
Mais personne ne m’entend
La nuit s’en va
Comme je m’efface
Je ne tiens plus qu’à un fil
L’innocence ne peut pas durer éternellement
Pendant que ma mémoire repose à tout jamais
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Le monde qui nous détruit
Parfois je ne peux dormir la nuit
J’entends ta voix
Qui s’évanouit dans les temps
Mais je n’ai plus le temps
De pleurer
De crier
Ma volonté
Ne dépend pas que de moi
Je ne veux plus m’enfermer
à double tour
Pour ne plus entendre
Mon âme craindre
Ton envie de partir
Loin du monde qui nous détruit
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Laisse-moi mourir
Si tu veux m’aimer
Laisse-moi t’aimer
Je veux me sentir
Pousser des ailes
Pour mieux partir
Un doux rêve
M’envole pour un chemin
Où peut-être
Tu donneras à mon cœur brisé
L’envie de battre
Sauve ta vie
Change ton esprit
Si tu veux mourir
Laisse-moi mourir
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SOS
Les gens sont inconscients
Aux remarques désobligeantes
Aux mots qui nous hantent
Le racisme
Noirs ou blancs
C’est quoi la différence ?
Blanc ou noir sont des couleurs comme les autres
L’homophobie
Homosexuels ou hétérosexuels
Qu’est-ce que ça change ?
Deux femmes peuvent s’aimer comme un homme et une femme
La pauvreté
Riches ou pauvres
C’est quoi le problème ?
Les riches sont des radins
Un message d’SOS
Pour les victimes
Qui sombrent seules !
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Nos différences
Hier j’ai rêvé de nous
De nos différences
Comme l’océan en folie
Qui m’entraîne au fond des ouragans noirs
Je me laisse emporter
Comme un papillon
A qui tu as volé les ailes
Mais la nuit tombe
Mon rêve se noie
Dans les limbes de mon esprit
Tandis que brûle
Une flamme inoubliable
Au fond de moi
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Tu sais
Je vivais dans un monde
Noir et blanc obscur
Lorsqu’une femme angélique
M’ôta toutes mes blessures
Ses yeux gris, défiant toute nature
Ses mains douces
Vinrent contre mes rêves se blottir
Me faisant même pousser des ailes
Comme un ange dans son sourire
Partant rejoindre les nuages
Cette femme
Et sublime princesse
Qui passe avec tendresse
Tu sais
Je voudrais t’offrir un doux baiser
Où personne ne pourrait nous séparer
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Son envie me vide
La peur me fait que douleur
Riche et pauvre amour
Moments de désastre
Noir et blanc
Film d’horreur
Où ça pleure
Rouge
Main de sang
Couper d’amour
Sang me vide
De mon cœur découpé
Pour ne jamais se dire je t’aime !
Je suis la feuille qui tombe des arbres,
Ce fleuve peu paisible.
Je dérive dans l’ombre,
Mes limbes se faillent.
L’hiver est vide,
Mon âme gèle au coucher du soleil.
Je respire l’eau noire.
Mélancolique.
Les étoiles me rendent goût à la vie,
Mais pas à mes rêves.
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Si j’avais su.
Si j’avais su que vie était douleur,
J’aurais demandé au soleil
De ne pas me donner vie.
J’aurais été une étoile
Parmi tant d’autres,
Pour veiller sur mes rêves.
Si j’avais pu être une larme
Pour vivre la peine des anges,
Et oublier les morts.
Je serais,
Une âme pure et sans regrets
Avec des étoiles plein les yeux,
Et des larmes plein le coeur.
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Je t’admire
Je n’ose croiser ton regard.
Chacune de son côté,
Pauvre sourire.
Minutes s’écoulent
Il est temps de s’évader.
On échange un regard discret
Où tu as su me retenir.
Serre-moi dans tes bras,
Pour que je ne parte.
J’ai vu dans tes yeux
Un “je t’aime” différent des autres,
J’ai peur que tu m’effaces.
Serre-moi fort,
Etouffe-moi de ton amour
Pour que je reste à jamais prisonnière de tes bras,
Mais ne pars pas.
Nos âmes s’attachent,
La chaleur des anges de la nuit
Me font rêver.
Oh bébé… je t’en supplie,
Embrasse-moi encore une fois…
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Je suis mélancolique au centre du monde
Les anges de l’enfer
Le prodige de mon cœur
S’enflamme au coucher de soleil
La faille de la vie
S’effondre comme un gouffre immense
Sur la colline de l’enfer
Je suis videuse de larmes
L’attirance du vide
La défaillance
Vertige de l’innocence
Egratigné de sanglots
Les âmes
L’angoisse du silence
L’hasard agonisant
Comme on implore les morts
Les rives des charmes intenses
Où l’on tombe du seuil funèbre
Noyé de frissons
Le cœur imploré d’héroïne
Le prodige du mal
L’amour de l’âme meurtrière
Le poison noircissant mes lèvres
Comme la nuit tombante
L’immortel au regard souffrant
Charmé de son cœur
Une âme sanglante
Rongée de tendresse
Un cœur déchiré
Pétrifié de chaînes
Rêvant du désir fou
Douloureux sans passion
Le deuil de l’amour
Ebloui d’étoiles
Sacrifiée du monde
Dû à ses lèvres
Un cœur blessé
Battu par l’amour
Accablé de blessures
Souffrance de l’être aimé
Poignets écorchés
L’espoir mélancolique
Mais le désir de l’amour est immortel
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J’ai toujours vécu en retrait
L’ennui m’a hantée
Les âmes se sont déchaînées
Les visages pâles aux yeux clairs
Miroirs de la mort
Les reflets de mon cœur
La lueur noire
De mes yeux
Regards s’éloignent
Pensées s’évaporent
Peur des anges déchus
Le souffle innocent
Simple baiser
Sans amour
L’écume s’évapore
L’âme
Je déchirerai
Leurs ailes
Pour l’enfer
Je me sens envoûtée
Noyée
Dans mon ombre