Nos rhétoriciens participeront à nouveau cette année au prix Sony Labou Tansi : il s’agit pour eux de lire six pièces francophones contemporaines et de participer à l’élection de celle qui obtiendra le “prix Sony Labou Tansi 2011”.
Ils intégreront ainsi un jury de 1500 lycéens parmi lesquels des Belges, mais aussi de nombreux Français (le prix est né dans le Limousin) et des Africains francophones.
Première étape de ce projet : accompagnés par Julie-Anaïs Rose de l’ASBL “Promotion Théâtre”, deux jeunes comédiens sortis du conservatoire de Mons, Lénaïc Brûlé et Jean-Marc Amé, sont venus nous présenter les six textes participants. La belle salle Allard l’Olivier a retenti d’accents variés, et une discussion tous azimuts a démarré à propos des pièces en compétition, dont voici un aperçu :
Les chevaux à la fenêtre de Matéi Visniec (L’espace d’un instant)
Le Messager rend visite à la mère, à la fille et à la femme pour annoncer toujours une mauvaise nouvelle : le fils est mort accidentellement avant d’entrer dans la bataille, le père est devenu fou après la bataille, le mari est mort écrasé par les siens pendant la bataille.
Les Recluses de Koffi Kwahulé (Théâtrales)
Quelque part en Afrique, un groupe de femmes décide de se parler, première étape pour briser ensuite un silence imposé. Car elles ont en commun la blessure du viol de guerre. Pourtant, c’est bien l’amour qui ouvre cette histoire. Et c’est encore un hymen célébré dans l’euphorie qui la clôt.
Mythmaker de Manuel A. Pereira (Espace 34)
Un vieil homme sans descendance se souvient… de la manière dont il a constitué sa fortune, des concurrents qu’il a écrasés mais aussi d’une vieille légende : celle d’un marin à qui un riche industriel, qui ne pouvait avoir d’enfant, a proposé de coucher avec sa femme pour 5000$.
Sad Lisa de Sabine Tamisier (Théâtrales)
Lisa, la mère, la trentaine, s’enferme peu à peu dans le mutisme. Pour se protéger de quoi ? D’une vie difficile? De Franck, son mari un peu perdu qui abuse de la bouteille ? Heureusement, la communauté familiale est tenue par Lucie, leur fille, qui rêve d’entendre parler sa mère. Enfin.
S’embrasent de Luc Tartar (Lansman)
Jonathan embrasse Latifa dans la cour du lycée. C’est un coup de foudre qui bouleverse les témoins de la scène, un amour du tonnerre qui se joue des convenances. Ils ouvrent une brèche dans le quotidien et leurs cœurs s’embrasent jusqu’à les faire disparaître aux yeux du monde…
Sniper avenue de Sonia Ristic (L’espace d’un instant)
Une famille bosnienne pendant le siège, son quotidien rythmé par la guerre, où, plus que de survivre, il s’agit de préserver la joie, l’humour, les petits riens de la vie, comme acte de résistance contre la barbarie. Récit construit à partir de témoignages de citoyens de Sarajevo.