Théâtre : l’effet Papillon

Le samedi 24 mai 2014, deux jours après une première représentation au Palace d’Ath, la salle Allard l’Olivier accueillait « l’effet Papillon », une nouvelle proposition de l’A.S.B.L. Promotion Théâtre.

Le spectacle avait mobilisé durant toute une année deux classes de cinquième secondaire : l’une de l’ICES Quaregnon, avait rédigé, de novembre à février, la pièce Et si on arrêtait…, sous la direction de Régis Duqué et Daniel Charneux ; l’autre, de ITCF Renée Joffroy d’Irchonwelz, avait écrit la pièce Le jour où tout s’arrêta, sous la direction de Layla Nabulsi et Sabine Vanstichel.

Les élèves d’Irchonwelz jouaient la pièce des Quaregnonnais, sous la direction de Pierre Verplancken. Ceux de Quaregnon jouaient la comédie des Urchons dans une mise en scène de Pino Lonobile. Quatre décors en alternance (« l’école », « la banque », « chez le vieux », « chez Mason ») étaient évoqués dans le cadre du tournage d’un feuilleton télé du genre Les Feux de l’amour. L’originalité de la mise en scène tenait au fait que toutes les scènes étaient filmées et projetées en direct sur grand écran.

Arnaud Dumont excellait dans son rôle de metteur en scène, épaulé par une Nida Kabakci omniprésente, autoritaire et sensible suivant les moments. Bruno Santini tenait la caméra comme un pro (sans oublier ses interventions comiques dans le rôle de Nico, un jeune attardé mental). Il était relayé au tournage par Timothy Willemart, très élégant aussi dans son rôle de « fils de bourge », et par Manon Berginc, épatante en infirmier-poète (« Louis Baudelaire », descendant de Charles).

Les élèves s’étaient investis à fond dans leur(s) personnage(s). Anissa Belal sortait de sa réserve habituelle pour une mémorable et stridente crise de nerfs. Mallaurie Vanderavero était très sensible et convaincante dans sa révolte contre les « fils de bourges ». Manon Fourez assurait avec énergie son rôle d’employé de banque viré qui tente de se venger en braquant (sans succès) l’agence où il travaillait. Mara Ramdane en improbable « vieux » imposait sa présence, sa diction, ses nuances du piano au fortissimo.

Marie Chevalier faisait oublier que son plâtre à la jambe n’était pas du tout théâtral, grâce à son courage et à la justesse de son jeu tout en finesse. Marie Zach était une vraie révélation tant par sa connaissance du texte que par son travail permanent pour habiter ses personnages. Nicolas Chevalier convainquait par ses interventions de « délégué syndical » et son jeu très extraverti. Omar Mokhtari faisait rire tout le monde en pizzaiolo sympa grâce à son sens du comique et à sa maîtrise de l’accent italien.

Pauline Fena était émouvante en amoureuse malheureuse et naïve. Seda Dinc, plus vraie que nature en mamma du Mezzogiorno recevait les fruits de son travail constant pour devenir un personnage très différent d’elle-même. Selma Kocaoglan impressionnait par ses qualités d’improvisatrice, sa diction irréprochable, ses emportements de « gosse de riches ». Enfin, Angélique Fourez avait rendu possible tout ce travail grâce à la précision des schémas de scène, des listes d’accessoires, des notations d’interventions entre les plans. Une vraie réussite, saluée par un public nombreux qui avait préféré la salle Allard l’Olivier à la finale de la Champions League. C’est tout dire !

Quelques souvenirs photographiques recueillis par Éric Donnet témoignent de ce grand moment de théâtre.

 

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