Nos élèves de sixième générale ont récemment visité le musée Magritte à Bruxelles. Une bonne introduction à l’œuvre de cet artiste majeur et, plus généralement, au surréalisme.
La visite guidée ne laissa personne indifférent. Quant à l’exploitation de cette journée, elle semble démontrer que le surréalisme belge n’est pas mort.
En témoignent ces quelques textes rédigés en atelier d’écriture. Chacun, déclenché par un tableau du peintre, témoigne d’une étonnante inspiration où le rêve se mêle à la réalité. ” Ceci n’est pas de la poésie ? ” Et si ça y ressemblait ?
Le domaine d’Arnheim (Wladja)
Quand je te regarde je vois :
Dans le sang pur de notre cœur
un pigeon dans la solitude
qui nous montre un regard d’aveugle.
Dans la pleine lune du soir,
les montagnes dangereuses du noir.
La tristesse d’un nid d’oubli,
où reposent les œufs d’un oiseau doux uni.
La neige blanche du bonheur
nous mène dans la nuit noire de la douleur ou vers le champ de l’honneur.
Des étoiles brillent dans l’obscurité,
colombes libérées de la vérité.
La lumière rapide de notre âme
nous ouvre la clarté de la nuit du désir,
beau comme une montagne de plaisir,
comme un nid nouveau dans le monde,
comme le ciel pâle du mystère.
Le domaine d’Arnheim (Jordi)
Le ciel bien-aimé de l’oubli
Beau comme un dimanche de pluie,
La lune qui éclaire le mur, les œufs de pierre
Dont l’oiseau de la montagne a souri
Pour rassurer son doux nid avec un soupir
Car la neige blanche l’oublie
Son oisillon pourra bientôt sortir de sa coquille de pierre,
L’oisillon bouillonnant de plaisir pourra profiter de la vie
Et retrouver sa mère perdue dans l’oubli
Le banquet (Séverine)
Un cœur dévasté par l’immortalité,
Du centre de la vie libéré
Par l’éternel destin du cœur
Où l’orange est au sommet du pouvoir.
La paix est-elle épargnée ?
Dans l’obscurité de la nature parfaite
Baigne le banquet du désespoir.
La douleur d’un contraste bien-aimé
S’est créée par une plaie dévastée de bonheur,
Le paysage d’une fleur inexistante,
Tas d’écorces salies par un désir noir.
Des buissons noircissant dans la beauté
Telle une crinière dorée immortalisée de mystère
Une étoile perdue dans l’immensité d’un couloir,
Par la douceur d’un soleil brûlant.
Chercherai-je encore la clé de l’énigme ?
L’empire des Lumières (Amélie)
Le paysage dévasté de l’amour
où l’on croise certains regards aveugles.
Une nuit interminable
bercée par les tendres pleurs
d’un cœur brisé.
Les mots cruels de plaisir
que me disent ces lèvres vides d’amour.
La douce étoile de la gloire
qui nous guide vers la lumière du danger.
La liberté du vent prisonnière
de la douce voix du tonnerre.
Un jour noir égayé
par les pleurs d’un enfant heureux.
La douceur de la rosée du soir
arrosée des larmes de joie
d’une personne doucement malheureuse.
Le cœur gelé de l’enfer
enflammé d’une flèche
envoyée par le vent gelé.
Les fleurs rouges de la mélancolie
qui se fanent dès l’aube
du premier jour de printemps
Et tout ça vu par
les douces paupières
d’un monde IMPARFAIT.
L’étoile bleue du mystère (Leyla, d’après Le poison)
Du bonheur du ciel
Aux couleurs de la raison du miel
Des fleurs s’élèvent au pluriel
Sur la liberté d’un nuage
Poser de fierté la rage
Décorer de sensualité cette plage
Voir briller le soleil paisible de la joie
La lumière pure comme de la soie
Et mille merveilles qui m’emplissent d’émoi
Dans le nuage blanc de l’immortel
Guidée de ma curiosité éternelle
Je rêve comme les dauphins dans le ciel
Suivie des regards de l’aveugle
Je suis l’auteur qui se loue de sa peur
Et finis par me rassurer d’être seule
L’ennui craintif du désert
Chante le mystère de cette mer
Dans l’oubli naïf de l’enfer
Le lointain proche du plaisir
Me berce de douleur pour punir
Les embruns pourpres du désir
Le temple de l’inspiration (Romain, d’après La page blanche)
La mer grise de l’amour,
est belle comme un village dans la nuit.
L’étoile bouillonnant de vide,
est plus belle que la douce voix du tonnerre
Les yeux vides du scientifique,
ressemblent à une partition achevée du compositeur.
Le soleil naïf de la mort,
deviendra un enfant qui joue dans le jardin.
Le cadeau de la mort
était l’amour de sa famille.
La femme aimée ressent la douleur,
comme la joie d’un enfant.
La lumière du soleil noir,
donne la plus belle des vies.
Pour le poète,
la page blanche est le plus beau des poèmes,
comme l’homme vert de la tendresse.
La clef de verre (Huseyin)
Dans le paysage pourpre de la paix
il y avait un montagnard solitaire
beau comme la liberté du vent
Il errait avec fierté autour des montagnes puissantes
A côté de lui, une boule isolée
En équilibre sur une montagne
Et au fond, tout au fond, le mystère de l’horizon
Il se trouve et se perd, il s’assure et s’effraie
En sa mort il revit
Mais tout sentiment de puissance lui cache
et lui montre sa tristesse
Le paysage sale de l’enfer.
Course de thé (Zohra, d’après le tableau : Le bouquet tout fait)
L’écorce mauve de la douleur
belle comme les fleurs de la confusion
Nature curieuse telle les étoiles du matin
Le ciel vert de mystère
fort comme un tremblement de verre
Le paysage pourpre du mystère
vu a travers la sérénité d’un chapeau
Entendons-nous la douce voix du tonnerre
à travers la bouche sale du bonheur
Sentons-nous encore le sourire de la pluie,
les paupières fermées de plaisir mais ouvertes sur l’enfer
L’interrogation des arbres
à travers les statues dévastées de nos âmes
éloigne de nous le panier pur de l’honneur
La voix du silence (Manolis)
Le cœur obscur de désir
Avide de tout sentiment
Débordant de tranquillité
La bouche pourpre de plaisir
Le nid dévasté d’amour
Comme la voix du silence démunie d’émotion
Fauteuil couleur bleue
Ressort du coin obscur
Égaye les sensations
La chair pure d’immortalité
Belle comme la rosée du soir
Belle comme le silence joyeux
Le liquide coule dans les veines
Fait souffrir lentement
Le poison rapide du meurtre
Le thérapeute (Gaétan)
L’étoile pourpre de l’enfer
Belle comme l’étoile du matin
Posée sur la pierre d’alun,
Et séparée par un rideau couvert
D’un chapeau.
Personne au visage de jour
Et au dos de nuit et triste
Comme le ciel de mars.
Obscur comme le jour,
Et clair comme la nuit,
Assis sur la rosée du soir,
De l’herbe hérissée.
Nuit thérapeute du jour,
Du jour triste, triste de solitude.
Mais où est donc… Passé
Le cœur bouillant de plaisir.
La belle captive (Margaux)
La belle captive m’inspire
La statue blême de douleur
Des rideaux de douceur
La liberté du vent
Le sable libre imaginaire
L’ardeur du chevalet
Un théâtre adroit et vide
La boule de la tendresse
Le tableau tendre d’un spectacle
L’attirance de l’océan
L’élégance du ciel changeant
Le chevalet hargneux
La solitude de la hargne
La souplesse du vide
Le sourire souple de la pluie
Une licorne dans le ciel
La liberté blanche nuageuse
Les paupières pourpres de l’honneur
L’homme de la nuit (Youssef, d’après le tableau : L’homme et la nuit)
Le ciel noir du printemps beau
comme l’enfer de l’armée rouge
face à un ennemi bien fondé
Le sang pur du plaisir
un visage obscur de joie
le poison doux de la paix
au cœur dur de l’enfer
Le visage maquillé du noir
la douleur cachée c’est d’être
un Américain triste
mais ça ne suffira pas pour moi…
Quand ton heure est décidée
c’est sûrement que ta vie est terminée
dans le paysage bleu de l’enfer
Les mystères de l’horizon (Emmanuel)
Le ciel obscur du mystère clair et sombre,
c’est l’incompréhension.
Le ciel obscur du jour
règne sur les trois hommes aux chapeaux lunaires.
Les dauphins dans le ciel,
les oiseaux dans l’eau,
l’homme.
Les étoiles bouillonnantes de l’enfer
sont les nids dévastés du cœur
malgré la fleur sale du temps.
Grâce à la neige bouillonnante de l’enfer,
les paupières pures du regard
nous montrent que l’oiseau innocent et le château vert
sont tous deux l’écorce nouvelle du monde.
Les statues naïves et dévastées de la joie
nous donnent l’envie de toucher
la bouche douce du désir.